Samhain : Erin et l' échos des Ancêtres
| Légendes Éternelles
À la lueur d’une lune argentée, lorsque la brume danse sur les champs dorés, Samhain se lève comme un doux murmure du passé, invitant les âmes à traverser le voile éthéré qui nous sépare de nos ancêtres. C’est un temps sacré où la terre et le ciel se rejoignent, et où l’écho des souvenirs résonne dans le cœur des vivants.
Écoutez l’histoire d’Érin, jeune novice de la tribu des Aulerques. Alors qu’elle voyageait vers les douces collines armoricaines pour intégrer le cercle des prêtresses, elle décida de faire halte prés d’un vieux Dolmen à la veille de Samhain, afin d’y établir son campement et effectuer un rituel pour honorer ses ancêtres, comme elle l’avait appris.
Lorsque l’ombre mouvante de la nuit enveloppa les contours de la lande qui l’entourait, elle alluma un feu sacré pour inviter les âmes à se manifester et pour rendre hommage à ses ancêtres.
La nostalgie l’envahit. Loin de chez elle, elle pensait à ceux qui lui manquaient. Sa grand mère s’était éteinte durant l’été, et sans sa présence sage et réconfortante, Erin n’était plus certaine de se souvenir des chants sacrés ni des gestes rituels à effectuer.
Elle se finit de réunir les herbes rituelles, qu’elle jeta dans le feu, et s’entoura de son épais capuchon de laine.
La nuit s’étira, enveloppant Érin dans un cocon de chaleur et de lumière.
Bientôt, la fumée odorante des feuilles de laurier, d’armoise et d’hysope se méla à la brume en longs rubans dansants. Erin plongea dans une torpeur, entre rêve et transe, et entonna le chant des Ancêtres.
Elle perdit la notion du temps.
Au milieu de la nuit, une silhouette éthérée émergea des ombres, flottant telle une plume dans le courant du temps. Elle ressemblait à une vieille femme. De longs cheveux gris recouvraient ses épaules. Erin ne la connaissait pas, pourtant, elle la laissa approcher avec un sentiment de confiance et de familiarité dans le coeur.
Cette ancêtre s’appelait Iona. Comme Erin, sa grand mère, et la grand-mère de sa grand mère avant elle, Iona avait été prêtresse, gardienne du feu. Rayonnante de sagesse, les yeux pétillants de secrets anciens, elle s’adresse à Erin.
« En ce jour de Samhain, » murmura Iona, « nous nous rassemblons pour célébrer la vie et la mort, car tout est un cycle, une danse éternelle. Souviens-toi, ma chère Érin, que chaque fin est une nouvelle promesse. »
Les étoiles, témoins silencieux, scintillaient comme des yeux bienveillants, écoutant ce dialogue entre le passé et le présent.
Érin, émerveillée, demanda à son ancêtre de lui transmettre des enseignements perdus. Iona lui parla des rituels de gratitude, des offrandes laissées aux ancêtres, et de l’importance de maintenir le lien sacré. « Lorsque le monde s’endort, reprit-elle, nous devons nous souvenir de nourrir les racines de notre histoire. C’est ainsi que nous grandissons. »
Ensemble, elles élevèrent une prière vers le ciel, unissant leurs voix aux murmures des ancêtres. Les flammes dansaient, illuminant la nuit de couleurs vives, tandis que les esprits des défunts, comme des ombres bienveillantes, se joignaient à la célébration. Les feuilles tombantes racontaient des histoires, et chaque craquement de bois était une mélodie de vie.
Au lever du jour, lorsque les premiers rayons du soleil caressèrent la terre, Érin se leva, le cœur empli de sagesse et d’amour. Elle savait maintenant que Samhain n’était pas une simple fête de séparation, mais une célébration de l’unité. Elle porterait les enseignements de ses ancêtres dans ses veines, et transmettrait cette sagesse aux générations futures.
Ainsi, chaque année, lorsque le crépuscule se posait sur le monde, Érin se remémorait cette nuit d’étoiles et de souvenirs, honorant la danse des ancêtres et la promesse d’un renouveau, car dans la profondeur de l’hiver, la vie se prépare à éclore.