Il est aujourd’hui commun de parler de « chakras » lorsqu’on aborde les énergies qui circulent en nous. Ce terme, empreint de mysticisme oriental, nous est familier, et son usage s’est démocratisé dans les pratiques alternatives. Pourtant, une question s’impose : pourquoi emprunter ce vocabulaire à des traditions lointaines quand nos propres racines historiques regorgent de savoirs sur ces centres d’énergie ? Les anciennes cultures européennes, de la Gaule aux terres celtiques, avaient aussi leur compréhension de l’énergie humaine, nourrie par des siècles d’observation et de pratiques.
Je ressens aujourd’hui le désir de réexplorer ces traditions oubliées, de réancrer notre langage dans une mémoire plus proche de notre terre et de notre histoire. Parler de « centres d’énergie » plutôt que de « chakras » n’est pas un simple choix de mots, mais une invitation à renouer avec un savoir qui sommeille en nous, à redécouvrir les voies énergétiques selon notre héritage.
- Les Centres d’Énergie dans l’Alchimie et l’Hermétisme :
Dans les traditions hermétiques et alchimiques d’Europe, on trouve des notions similaires à l’énergie vitale et à des centres d’énergie dans le corps. Les alchimistes parlaient souvent des « sept métaux » ou « sept planètes », chacun étant associé à une partie du corps et à un aspect spirituel. Ces idées étaient liées à l’idée de transformation intérieure, un peu comme l’éveil de la kundalini dans la tradition indienne.
- Les Points de l’Âme dans la Kabbale :
Dans la mystique juive, particulièrement dans la Kabbale (qui a influencé la pensée mystique européenne), il y a des concepts de centres d’énergie spirituelle appelés sefirot, bien que ceux-ci ne soient pas localisés dans le corps humain de la même manière que les chakras. Cependant, la kabbale et d’autres formes de mysticisme médiéval ont inspiré certains courants ésotériques en Europe, comme l’hermétisme.
- Les Humeurs et les Énergies dans la Médecine Grecque :
La médecine grecque ancienne, avec des figures comme Hippocrate et Galien, parlait des quatre humeurs (le sang, la bile jaune, la bile noire, et le flegme), qui devaient être équilibrées pour maintenir la santé. Bien que ce concept soit plus physique que spirituel, il rejoint l’idée que des énergies ou des fluides spécifiques doivent être en équilibre dans le corps.
- Les Nœuds d’énergie dans le Christianisme Mystique :
Dans le Christianisme mystique, particulièrement chez des figures comme Hildegarde de Bingen, on trouve des références à des lumières intérieures ou des centres d’énergie spirituelle, bien que ce soit exprimé dans un cadre chrétien. Certaines de ces idées se rapprochent de la notion d’élévation spirituelle ou de transformation intérieure par l’activation de centres subtils dans le corps.
- Les Correspondances Planétaires et Corporelles dans l’Astrologie Médiévale :
Les anciens Européens, notamment dans les traditions astrologiques, associaient souvent certaines parties du corps avec des planètes et des énergies cosmiques. Par exemple, Mars pouvait être liée à la tête et à la vitalité, tandis que Vénus était liée au cœur et aux émotions. Ces correspondances rappellent vaguement les connexions entre les chakras et les éléments, bien qu’elles ne soient pas aussi clairement définies.
Conclusion :
Les anciens Européens n’avaient pas une structure identique aux chakras indiens, mais divers systèmes philosophiques et mystiques dans l’Europe médiévale et antique faisaient référence à des formes d’énergie, des centres spirituels et des idées d’équilibre entre le corps et l’esprit. Ces traditions, bien qu’exprimées différemment, partagent une intention commune avec celle des chakras : comprendre et harmoniser les forces qui régissent notre être intérieur.